Envoi
Ce texte est en lui-même une activité, ce texte est constamment en pleine activité, en processus de sa propre élucidation. Il n’est pas l’exposé d’une doctrine analysant le devenir des actes et des gestes s-o-l-i-d-a-i-r-e-s actuels, déployée à travers des propositions, il ne vise pas à ce que tout énoncé soit compris ou admis conformément à une conception poétique particulière. O-n ne peut rien savoir de la matière que ce texte est manifestement destiné à éclairer par approximation et successions de sens partiels : ce texte vise à ce que tout qui y soit compris ou admis, soit du même coup « rétracté ». Ce texte, en accueillant les articulations de la phrase, dans l’appel essoufflé des mots, no-us permettrait peut-être d’obtenir quelques lueurs sur l’incompréhensible qui lie un mot à un autre, une perso-nne à une autre perso-nne, et sur ce qui, de cette pratique de la contestation et de la vulnérabilité, ne peut être exprimé de façon cohérente. Ce texte, pour se faire, a donc recours à une stratégie d’écriture caractérisée comme une forme de leurre. Il cherche à aiguiser le questionnement sur ce que l’o-n veut signifier par les mots qu’o-n utilise, les expressions auxquelles o-n fait appel – le rassemblement des mots et des corps qui les portent sous la contrainte –, car toujours existe la possibilité de reconduire des moments de vacuité à leur source commune dans un nœud de confusions radicales. Chaque proposition de ce texte, variable – en variation –, est ainsi construite comme autant de petits miroirs dans lesquels o-n pourra se reconnaître chaque fois qu’o-n sera tenté « d’insister à vide ». Ces moments de découverte doivent être relevés comme ils viennent, un par un, et aussi longtemps qu’o-n pensera et parlera, ils surgiront peut-être encore s-o-l-i-d-a-i-r-e-m-e-n-t – une tâche infinie.